Travailler dans le multi-services en complément d’activité
ce que vous devez savoir
Exercer deux activités professionnelles est désormais possible avec le statut de micro entrepreneur. En fonction de la nature de votre activité, ce régime peut vous être bénéfique afin d’augmenter votre revenu. Vous souhaitez travailler dans le multi-services ? On vous explique comment cumuler cet emploi avec votre profession actuelle.
Qu’est-ce qu’on entend par auto-entrepreneur
multi-services ?
Dans le milieu professionnel, le terme multi-services possède deux significations. La première désigne un métier à part entière tandis que la deuxième indique la pluralité de profession. Avant d’aller plus loin, il est nécessaire d’éclaircir un peu plus la signification du multi-services.
1 / Homme toutes mains
Il s’agit d’une activité qui concerne les petits travaux de bricolage et de jardinage ou nettoyage. Appelé aussi métier du multi-services, il n’exige pas de qualifications professionnelles. Si vous aimez bricoler et vous occuper du jardinage, ce métier vous conviendrait parfaitement. En revanche, il n’inclut pas les différents travaux de gros œuvres ou de seconds œuvres, qui nécessitent d’ailleurs des compétences particulières. Il en est de même pour les travaux de terrassement et de création de paysage. Le métier d’un homme toutes mains peut concerner :
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Le montage de meuble en kit
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La réparation de poignée de porte
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La tonte de gazons
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Le changement d’ampoule
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Le débouchage d’évier
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La récolte des fruits et légumes dans un potager d’un particulier
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Le nettoyage vitrerie
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Le nettoyage mécanisé
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Le nettoyage textile
Puisqu’il s’agit d’un métier accessible à tous, vous pouvez aussi exercer ces activités si vous choisissez de travailler dans le multi-services dédié au service à la personne. Ce régime est particulièrement intéressant puisqu’il permet à votre clientèle de bénéficier d’un crédit ou de réduction d’impôt. Toutefois, les règlementations le concernant sont très strictes.
2 / Une micro-entreprise cumulant diverses activités
D’un autre point de vue, le multi-service désigne une personne exerçant différents métiers. Ces métiers peuvent être liés ou être parfaitement distincts. Grâce à la souplesse du statut d’auto-entrepreneur, une personne peut pratiquer deux professions et profiter d’un allègement de cotisations et d’impôts. Aussi, travailler dans le multi-services permet d'exercer plusieurs activités et gérer sa comptabilité comme il l’entend.
Toutefois, il faut respecter certaines conditions pour ne pas basculer vers un autre régime (seuil de CA global, métier autorisé, etc.). Sachez qu’un auto-entrepreneur qui choisit de travailler dans le multi-services, ne peut pas se déclarer plus d’une fois. Cela est très courant quand l’activité exige une exclusivité. C’est par exemple le cas d’un auto-entrepreneur qui veut travailler dans le multi-services en ayant choisi le domaine du SAP.
Comment fonctionne le cumul d’activité si vous êtes auto-entrepreneur ?
Vous vous demandez s’il est possible de cumuler votre profession actuelle avec un ou plusieurs métiers différents ? Sachez que cela est tout à fait possible, cela s'appelle le "Slashing". Votre seconde activité va alors vous servir comme complément de revenu. Avant de vous lancer dans le multi-services, voici ce que vous devez savoir en prenant en compte votre statut actuel.
1 / Auto-entrepreneur et salarié le cumul est-il possible ?
Travailler en tant que salarié peut ne pas être suffisant pour subvenir normalement à ses besoins. De ce fait, il est très fréquent de pratiquer deux métiers pour pouvoir arrondir la fin du mois. Afin de pouvoir les exercer en même temps sans entraver la loi, se déclarer en tant qu’auto-entrepreneur et travailler dans le multi-services est une bonne idée. Toutefois, il est nécessaire de se renseigner sur les clauses dans le contrat au sein d’une entreprise. En effet, votre second métier ne doit pas entraver le bon déroulement de votre première activité. De plus, un salarié est tenu d’être loyal et se trouve dans une obligation de non-concurrence. Après cette étape, vous devez informer votre supérieur hiérarchique. En choisissant de travailler dans le multi-services, vous pouvez pratiquer votre activité actuelle à temps plein et bricoler à vos heures perdues. En général, les employeurs accordent toujours ces types de métiers quand votre entreprise n’œuvre pas dans le même domaine. Notez cependant que votre second emploi vous oblige à cumuler deux cotisations, le régime général et celui des travailleurs non-salariés. Par ailleurs, vos droits de retraite et vos avantages sociaux resteront les mêmes.
2 / Auto-entrepreneur et fonctionnaire
Si le métier de fonctionnaire exige une exclusivité dans l’exercice de ses fonctions, pratiquer un second emploi est tout à fait légal. En d’autres termes, le statut de fonctionnaire et auto-entrepreneur n’est pas punissable par la loi. En revanche, il faut respecter certaines conditions. Le service public est soumis aux codes d’établissement dans lequel le fonctionnaire travaille. Ainsi, vous devez obligatoirement adresser à votre administration votre désir d’exercer une activité complémentaire. Tout comme le salarié, le fonctionnaire est tenu de faire preuve de loyauté et de non-concurrence envers son administration. De ce fait, il ne peut pas ouvrir sa micro-entreprise sans avoir obtenu l’aval de son supérieur hiérarchique. L’avantage de se déclarer comme auto-entrepreneur est de pouvoir continuer à exercer son métier même en étant en arrêt maladie. Pourvu que cela ne porte pas préjudice à la société de votre employeur.
3 / Auto-entrepreneur dans le multi-services exerçant deux métiers distincts
Vous travaillez déjà à votre compte, mais souhaitez augmenter votre revenu ? Sachez que vous pouvez travailler dans le multi-services avec votre micro-entreprise. Par exemple, vous êtes un professeur libérale et passionné de jardinage, le métier d’homme toutes mains peut compléter votre métier. Vous devez simplement le déclarer auprès de l’administration concernée. Si votre profession principale se situe dans le domaine commercial, vous devez alors vous inscrire auprès du registre du commerce. Dans le cas où le second concernerait des activités artisanales, vous êtes dans l’obligation de vous inscrire au répertoire national des métiers. Si vous choisissez le métier d’homme toutes mains comme seconde profession, vous devez vous enregistrer au RNM. Dès le début de la création de votre micro-entreprise vous pouvez déclarer votre deuxième emploi. Toutefois, il est toujours possible de l’ajouter ultérieurement et à tout moment. En outre, vous pouvez également exercer deux métiers différents se trouvant dans le même domaine. Dans ce cas, vous devez les inscrire au même registre. Par exemple, vous êtes un ébéniste et un jardinier à la fois, vos activités doivent alors s’enregistrer auprès du répertoire national du métier.
4 / Auto-entrepreneur dans le multi-service exerçant deux activités liées
Vous avez déjà le statut d’un auto-entrepreneur mais une seconde activité permettrait de bien lancer votre business ? Dans ce cas, votre profession accessoire n’a pas besoin d’une ouverture de nouvelle entreprise. Par exemple, vous créez votre micro-société de coiffure, mais vous voulez également proposer des produits cosmétiques. Cette deuxième activité peut être ajoutée plus tard à votre immatriculation. Si vous désirez travailler dans le multi-services comme profession principale, sachez que vous pouvez proposer des petits produits d’entretien à vos clients. Cette activité n’est pas comprise dans les prestations d’un homme toutes mains, vous devez vous inscrire auprès de la RNM. Notez cependant que vous pouvez cumuler vos activités, mais pas vos chiffres d’affaires.
Quelle activité principale convient au métier du multi-services ?
Avant de démarrer une activité complémentaire, voici les métiers convenant avec le régime auto-entrepreneur. Si certaines professions peuvent être cumulées avec le métier d’homme toutes mains, d’autres sont réglementés et doivent s’exercer en exclusivité.
1 / Les métiers éligibles pour le statut de micro-entreprise
Les activités commerciales : toutes les professions relevant du domaine de la vente et de l’acquisition de biens et services. Les activités artisanales : la reproduction, transformation, fabrication des produits nécessitant des interventions manuelles. Les activités libérales : celles qui sont incluses dans la caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance de vieillesse. Il peut aussi s’agir des activités liées à la sécurité sociale indépendante.
2 / Les professions exclues dans le statut d’auto-entrepreneur
Les activités libérales : certaines professions libérales ne peuvent s’enregistrer en tant qu’auto-entrepreneur comme les avocats, les médecins, les notaires, etc. Les activités agricoles : toutes activités agricoles sont exclues du statut d'auto-entrepreneur. Les activités de l’immobilier : les agents immobiliers, les lotisseurs ainsi que toutes les professions relevant de la TVA immobilière ne peuvent ouvrir une micro-entreprise. Les activités artisanales : elles sont interdites en tant qu’auto-entrepreneur quand il s'agit de payer des droits d’auteurs.
Quid des plafonds de CA et des cotisations sociales ?
Afin de garder votre statut d’auto-entrepreneur, respecter le plafond de chiffres d’affaires est primordial. Une fois que votre CA global dépasse le seuil autorisé, vous basculez vers le régime d’entreprise individuelle. N’oubliez pas que les cotisations sociales s’accumulent avec la pluralité de vos professions.
1 / Les seuils applicables en cas de cumul d’activité
Les seuils de chiffres d’affaires diffèrent selon la nature de l’activité. À cet égard, lorsque vous dépassez les plafonds déjà fixés vous perdez les avantages liés au statut de micro-entreprise. Voici les plafonds que vous devez respecter en fonction de vos activités : L’activité libérale : 72 600 € avec un rajout de 103 600 € dédié à l’activité secondaire commerciale. L’activité commerciale : 176 000 € dont 72 600 € consacrés à l’activité libérale ou prestation de service comme profession complémentaire. La prestation de service : 72 600 € avec un rajout de 103 600 € pour l’activité accessoire commerciale.
2 / Quelles cotisations sociales pour un auto-entrepreneur multi-services ?
En tant qu’entreprise, vous devez payer des cotisations sociales et cela en fonction de la périodicité que vous avez choisie. Vos cotisations seront calculées en fonction de la nature de votre profession principale. Il en est de même pour votre contribution à la formation professionnelle. Activité commerciale : votre cotisation est de 12,8 % et 22 % pour l’activité secondaire libérale ou prestation de service. Activité libérale : le taux de votre cotisation est de 22 % de votre chiffre d’affaires. Ce serait 22 % pour les prestations de services, mais 12,8 % pour la deuxième activité commerciale. Prestation de service : vous devez vous acquitter d’une cotisation au taux de 22 % avec 12,8 % pour votre profession commerciale. Vous devez ajouter un taux de 22 % pour les prestations de services comme activité secondaire. En ce qui concerne la contribution à la formation professionnelle, les taux applicables se présentent comme suit : Activités artisanales : 0,3 % du chiffre d’affaires Activités commerciales : 0,1 % Activités libérales : 0,2 % Prestations de services : 0,2%
Qu’en est-il du statut d’auto-entrepreneur en multi-service d’organisme SAP ?
Dans le cas où vous souhaiteriez vous lancer, en tant qu’organisme de service à la personne, sachez que vous ne pouvez pas cumuler ce régime avec d’autres activités. Toutefois, ce statut peut vous faire bénéficier de plusieurs avantages en tant qu’auto-entrepreneur en multi-services
1 / Quelles sont les obligations en tant qu’organisme de service à la personne ?
La première obligation qui s’impose est l’exclusivité. En effet, vous ne pourrez cumuler votre profession qu’avec les services apparaissant dans la liste des 26 activités du SAP. Ajouté à cela, les services ne doivent pas dépasser deux heures et n’incluent que les prestations autorisées pour les hommes toutes mains. Toutefois, il existe des possibilités de cumul avec des activités d’autres secteurs, mais vous feront perdre les avantages fiscaux. Enfin, vous devez uniquement proposer vos services aux particuliers.
2 / Quels sont les avantages de se déclarer en tant qu’organisme SAP ?
En tant qu’organisme à la personne, vous pouvez facilement trouver des clients puisque vous pouvez leur offrir une réduction d’impôt. Ainsi, il ne paye que 50% du montant total des tâches effectuées. En d’autres termes, la moitié de la facture lui serait remise ou déduite de son prochain montant d’impôt.
FAQ
1 / Comment déclarer plusieurs activités ?
Dans le cas d’une entreprise multi-services, vous devez déclarer votre activité principale et secondaire en remplissant la PO CMB Cerfa 15253-04. Si vous voulez élargir le domaine d’une micro-entreprise existante, vous devez vous rendre auprès du CFE (Centre de Formalités des Entreprises).
2 / Est-il possible de cumuler statut auto-entrepreneur et chômage ?
Oui, cela est tout fait possible. Si vous souhaitez exercer dans le milieu du multi-services, vous pouvez toujours recevoir vos allocations chômage. Toutefois, celles-ci peuvent être réduites.
3 / Quelle seconde activité choisir comme complément au statut d’auto-entrepreneur ?
Outre le métier d’homme toutes mains, vous pouvez exercer comme profession accessoire les métiers qui n’exigent pas une exclusivité.
4 / Peut-on cumuler d’autres activités en étant un organisme de service à la personne ?
Se déclarer en tant qu’organisme de services à la personne vous oblige à vous consacrer exclusivement dans le domaine. De ce fait, vous ne pouvez cumuler vos activités qu'avec l’une des prestations figurant dans la liste des métiers du SAP.
4 / Comment cumuler d'autres activités du SAP avec le statut d’auto-entrepreneur ?
Le cumul des activités en dehors des métiers du service à la personne est impossible. Alors, vous devez créer une autre entreprise autre que l’auto-entrepreneur. Cependant, cela requiert un budget élevé et beaucoup de paperasse.